Le Yi King est à la base du confucianisme et du taoïsme qui forme le socle de la philosophie chinoise.
Le Yi King est basé sur la connaissance de soi.
Toutes les situations humaines sont représentées par l’un de ses 64 Hexagrammes composés chacun de deux trigrammes.
Toutes les situations humaines sont sensées être représentées par l’un de ses 64 Hexagrammes issus du croisement de deux trigrammes pris parmi 8. Il s’agit d’arrangements et non de combinaisons car l’ordre, ici, intervient.
L’alchimie c’est le passage de la personnalité (du latin persona : masque ) à l’individualité. Elle se rapproche en cela du Yi King, le Livre des Transformations. Le Yin (intuitif, religieux, mystique) et le Yang (rationnel, scientifique, compétitif) sont les deux aspects de notre personnalité.
L'hémisphère gauche de notre cerveau, c'est la science du raisonnement, de la pensée scientifique. Ce sont les neurones de cet hémisphère que nous sollicitons lorsque nous tentons de résoudre un problème de mathématiques.
L'hémisphère droit, au contraire, est le centre des sensations, de l'intuition, de l'imagination. C'est lui qui travaille lorsque nous écrivons un poème ou faisons un dessin.
« Je suis Un, Atoum, qui devient Deux, je suis Deux, Chou et Tefnout, qui devient Quatre, je suis Quatre qui devient Huit, et je demeure Un ».
Texte inscrit sur le sarcophage d’un prêtre d’Amon (XXIIe dynastie).
Division et polarisation
Lles 8 trigrammes sont à la base du Yi King. Leurs possibles associations par deux nous donnent 64 hexagrammes qui représentent l'ensemble des situations possibles dans l'univers. Le Yi King nous révèle le jeu des deux forces polaires, le mâle et la femelle, le blanc et le noir.
Les huit trigrammes issus du Tai Ki sont :
Parmi les 64 hexagrammes, seuls 37 sont visibles et 27 figurent en arrière-plan.
Du carré au cube
Les 64 hexagrammes sont le plus souvent représentés sous forme d'un matrice carrée de 64 éléments. Cependant les nombres 8 et 64 sont également l'expression d'un cube :
Le nombre 64 correspond au nombre de “paires” provenant du croisement de deux trigrammes. Il s’agit ici d’arrangements et non de combinaisons, l’ordre intervient (selon que le trigramme est situé en haut ou en bas dans la figure de l’hexagramme).
Le processus de la vie.
L'être humain provient d'une cellule unique qui va opérer une division succesive jusqu'à former un corps complet doté de tous ses organes.
Le Yi King reproduit le schéma de l’arbre généalogique (schéma ci-dessous), de la division cellulaire et plus généralement des puissances de 2 : 1 ~ 2 ~ 4 ~ 8 ~ 16 ~ 32 ~ 64 etc.
Les quatre premiers termes de cette suite apparaissent dans le Timée de Platon et figurent la suite des doubles de l’Ame du Monde.
Cette suite arithémétique, accompagnée de la suite des triples, ou puissances de 3, forment d'après Platon l'Âme du Monde.
L'Homme entre Ciel et Terre
La Grande Triade, symbole de la tradition extrême-orientale, s’appuie sur le ternaire « Ciel, Terre, Homme ».
Elle offre une certaine analogie avec les Trois Mondes d’un point de vue spatial :
Dans la Grande Triade, le Ciel est associé au cercle et au compas. La Terre est figurée par un carré et l’Homme, intermédiaire entre le haut et le bas, est symbolisé par une croix à 4 branches. La croix symbolise en effet le nombre 5, point d’intersection de la ligne verticale et de la ligne horizontale.
Le ternaire Ciel ~ Homme ~ Terre correspond en tout point au symbolisme de l'arbre des Trois Mondes.
« La Raison Éternelle a produit l'Unique;
Lao Tseu ~ Tao Te King
l'Unique a produit les Deux;
les Deux ont produit les Trois;
les Trois ont produit toutes choses. »
Deus ~ Homo ~ Natura
Dieu, l’Homme et l’Univers; voilà posée l'analogie qui sert de point de départ à toutes les autres. Voyons si la loi ternaire découverte à travers l’étude du nombre s’applique également aux idées.
« Connais-toi toi-même
Socrate
et tu connaîtras l’Univers et les Dieux. »
Cette expression, inscrite sur le fronton du temple de Delphes et attribuée à Socrate, contient une promesse pour toute une génération en manque de repères à la quête de sens et désireuse de s’abstraire d’un quotidien jugé, avec raison, comme trop matérialiste, sans idéal, sans lumière et sans but.
Elle propose également une méthode pour tous ceux qui aspirent à la connaissance de la vérité. Cette méthode, c’est l’analogie : analogie entre le haut et le bas, entre l’Homme et Dieu ou entre l’Homme et l’Univers (et in fine entre Dieu et l’Univers).
L’analogie est en grande partie fondée sur la loi ternaire, la théorie des correspondances et l’utilisation de symboles.
On trouve trace des puissances de 2 dans le Yi King, la division cellulaire
ou bien encore dans les ramifications de l'arbre généalogique.
Le tableau ci-contre montre les 7 premiers termes de la série des puissances de 2 (en orange) ainsi que leur intégration (en violet).
La suite des doubles 2n symbolise pour l’auteur de La Structure Absolue, Raymond Abellio, le couple naturel père mère ainsi que le nombre de « transcendances anciennes » ou « le nombre de rapports ayant proliféré en lui (l’homme) depuis son origine, c'est-à-dire depuis qu'il est créateur de rapports, sans qu'il ait encore pu les saisir en synthèse ».
En additionnant les membres de la série des doubles ∑ 2n (en violet), on assiste, selon Abellio, au « jeu amplifiant des doubles » qui s’effectue par « l’intégration historialisante des puissances de 2 déjà émergées », et procède d’une « vision simultanéiste globale ».
Les nombres en violet correspondent donc à votre ascendance dans sa totalité :
L’idée de répétition uniforme laisse place à une répétition accélérée en mode d’intensification que l’auteur associe à « la verbation du nom ».
Le produit de ces deux suites symbolise « l'acte d’historialisation » ou « la capitalisation des chairs depuis l'origine » et « rassemble les polarités anciennes et les polarités actuelles dans une structure originale indivisible.»
« Le But à atteindre est l’amplification de notre sphère d’appartenance propre aux limites du monde (petits mystères). Le champ des grands mystères est celui de l’intensification de cette même sphère par le moyen d’une intégration toujours imprévisible qui opère dans le germe intérieur, c’est-à-dire en dehors des prises actuelles de l’intellectualité. »
R. Abellio ~ La Structure Absolue
Dans le tableau ci-dessus, largement inspiré de l’annexe II de La Structure Absolue, et intitulée Théogénèse et Numérologie, il est tout à fait remarquable de constater que,
dans l’écriture binaire :
• les nombres issus de la suite des doubles s’écrivent tous avec l’unité suivie de 0;
• les nombres de la suite ∑ 2n, sont exclusivement composés du nombre 1.
Le nombre 1 étant pris comme symbole de l’esprit et le zéro comme symbole de la matière, Abellio associe la suite indéfinie des doubles à « la substance divisible des chairs. »
Abellio s’interroge sur la pensée de Platon à l’égard des nombres parfaits : « pourquoi Platon suggère-t-il que l'un de ces nombres ou chacun d'entre eux embrasse la période d'une «génération divine» ? Les nombres parfaits sont ceux qui sont égaux au total de leur diviseurs. Le premier nombre considéré comme parfait, après 1, est six, car 6 est égal au total de ses diviseurs qui sont : 1, 2 et 3. Le second est 28 (diviseurs : 1, 2, 4, 7, 14), le troisième 496 et le quatrième 8128.
Tous les nombres premiers sans exception peuvent être mis sous la forme 6n + 1 ou 6n - 1, n étant entier, et sont tous par conséquent de « forme sénaire à l’unité près ». Pour Abellio, tous ces nombres « constituent des noeuds de globalité où réapparaît un nouveau cycle de vie, un achèvement temporel ».
Les deux seuls nombres qui ne soient pas premiers dans la série sont 120 et 2016.
Pour l’auteur, au niveau 120 « c’est la capacité de raisonner et de rationaliser qui fait irruption dans le monde (…). Ce nombre est symbolique de l'accession à la vision ontologique absolue. » L’homme prend conscience de sa présence au monde, il découvre ce « Je transcendantal » qui ne va cesser de chercher, au cours des siècles à suivre, à retrouver la déité en Soi. « Le nombre 120 symbolisait l'accès au pouvoir de mentalisation en tant que capacité de rationaliser le monde, le nombre de 2016 signifie la perpétuelle auto intensification de ce pouvoir. (…) Il marque la réalisation en acte de ce pouvoir ».
Le nombre 2016 semble indiquer un accès à une nouvelle connaissance, non plus intellectuelle cette fois, mais globale et intuitive. Allons-nous vers une ré-unification des “Je” vers un “Nous”, où chacun prend conscience de son caractère à la fois personnel et universel, où chacun se reconnait dans l’autre, éprouve les mêmes souffrances et les mêmes attentes, où chacun intègre enfin son appartenance au même monde, aux mêmes valeurs, à la vie une et indivisible.
Le pouvoir de raisonner, de rationnaliser, qui a fait irruption dans le monde peu après la venue du Fils dans la personne du Verbe, ne peut plus être réprimé ni contenu. Aux yeux de l’homme moderne, tout ce qui est réel doit pouvoir être expliqué, nommé, catégorisé. Il ne peut plus se contenter de croire, il veut savoir. Savoir pour Vouloir et enfin Oser. Au déluge symbolisé par le nombre 120, Abellio associe l’Apocalypse au nombre 2016, symbole de « fusion centrale, de concentration d'action centripète opposée à la force centrifuge du déploiement marginal ».
Puissances de 2 et Yi King
NNombres et Structure :
Le Yi King, ou "Livre des Mutations", est basé sur 64 hexagrammes formés par la combinaison de deux trigrammes parmi huit possibles. Chaque hexagramme représente une situation humaine spécifique et est formé de six lignes, qui peuvent être continues (Yang) ou brisées (Yin). Le Yi King illustre la totalité des possibles états de l'univers à travers ces 64 combinaisons, offrant ainsi un modèle de compréhension de la réalité fondé sur la dualité et l'interaction entre Yin et Yang.
FFormes et Géométrie :
Les hexagrammes du Yi King sont créés par le croisement, deux à deux, des 8 trigrammes. Chaque hexagramme est une combinaison unique de deux trigrammes, représentant les diverses interactions de Yin et Yang. Géométriquement, ces hexagrammes peuvent être disposés en cercle ou en carré, illustrant les relations dynamiques entre les trigrammes. Cette structure binaire se base sur les puissances de 2 (2^6 = 64), symbolisant l'expansion de la dualité. Les trigrammes eux-mêmes sont dérivés de divisions successives du cercle, liant ainsi la géométrie aux principes cosmologiques.
IIdées et Symbolisme :
Le Yi King est à la base du confucianisme et du taoïsme, formant le socle de la philosophie chinoise. Il représente la connaissance de soi et la compréhension des forces opposées et complémentaires de l’univers : le Yin (intuitif, mystique) et le Yang (rationnel, scientifique). Les hexagrammes servent d'outil pour la divination et la méditation, permettant de comprendre les transformations intérieures et extérieures. En intégrant les puissances de 2, le Yi King reflète aussi des processus naturels tels que la division cellulaire et les structures généalogiques, symbolisant la croissance et la mutation perpétuelle de la vie.