Ce système du Monde proposé par Platon repose sur la théorie des Formes ou Idées.
Ces Idées sont les seuls êtres réels et les seuls connaissables, parce qu’ils sont éternels et immuables.
Ce qui existe toujours, ce sont les Idées, Ce qui devient toujours est l’Univers.
Platon, dans le Timée, décrit la place que l’homme tient dans l’univers et ce qu’est l’univers lui-même; car l’homme est un univers en réduction, un microcosme soumis aux mêmes lois que le macrocosme.
« Or, ainsi qu’il a été dit au commencement, tout était en désordre, quand Dieu introduisit des proportions en toutes choses, à la fois relativement à elles-mêmes et les unes à l’égard des autres, dans toute la mesure et de toutes les façons qu’elles admettaient la proportion et la symétrie. »
Platon ~ Le Timée
La substance divisible et la substance indivisible
Platon décrit précisémment comment se forment les différents termes composant l'Âme du Monde. Située au centre, l'âme s’étend partout et enveloppe même le corps de l’univers.
« Voici comment il s’y prit.
Platon ~ Le Timée
Du tout il sépara d’abord une partie;
après celle-là, il en retira une autre, double,
puis une troisième, une fois et demie plus grande que la seconde, et triple de la première,
puis une quatrième, double de la seconde,
puis une cinquième, triple de la troisième,
puis une sixième, octuple de la première,
et enfin une septième, vingt-sept fois plus grande que la première »
n°1 : 1
n°2 : 2
n°3 : 3
n°4 : 4
n°5 : 9
n°6 : 8
n°7 : 27
Puissances de 2 : 1 ~ 2 ~ 4 ~ 8
La série correspondante à l'Âme du Monde combinent les quatre premiers termes :
Le nombre 27 est égal à l’addition des autres membres de la série :
1 + 2 + 3 + 4 + 8 + 9 = 27.
Dans le Timée :
La suite des doubles ou puissances de 2, et noté 2n, symbolisée par l’arbre généalogique ou la division cellulaire. Elle est en rapport avec l’étendue ( ou ampleur), et l’intensité. Elle est associée à la force ondulatoire. Cette série est également à la base du Yi King dérivant d’une polarisation successive du symbole du Yin et du Yang pour aboutir aux 64 hexagrammes issus du croisement des 8 trigrammes.
Puissances de 3 : 1 ~ 3 ~ 9 ~ 27
La réduction théosophique de la somme des puissances de 3 donne invariablement le nombre 4, symbole de l'Esprit chez l'Homme.
Tous les nombres de cette série ont donc 1 pour valeur secrète. C'est pourquoi on peut considérer cette série comme la digne représentante de la « substance indivisible et toujours la même »
La suite des triples ou puissances de 3, noté 3n, est le reflet de l’arbre archétype, dont les ramifications fractales peuvent être perçues sur le mode simultané (ex : esprit, âme et corps chez l’homme). Elle est associée à la force rectiligne.
ou la Structure Absolue
LLa suite hexagonale : 1, 6 , 12, 18, ... est associée au déploiement du temps dans l’espace, à la force spirale. Elle sert de tracé de construction aux nombres figurés.
La suite des doubles figure sur la première ligne du tableau ci-contre. En additionnant ces nombres 2-à-2 dans la ligne en-dessous, on obtient :
En répétant l’opération en dessous, on obtient :
« Voici de quels éléments et de quelle manière il la composa. Avec la substance indivisible et toujours la même et avec la substance divisible qui naît dans les corps, il forma, en combinant les deux, une troisième espèce de substance intermédiaire, laquelle participe à la fois de la nature du Même et de celle de l’Autre, et il la plaça en conséquence au milieu de la substance indivisible et de la substance corporelle divisible. »
Platon ~ Le Timée
La série hexagonale sert de modèle aux nombres du Monde Naturel
De l'idée au nombre
Les nombres issus de la série hexagonale (1, 6, 12, 18, ...) peuvent être représentés par un ensemble de points disposés de façon régulière sur des hexagones. Ces nombres servent de grille ou treillis pour la construction géométrique des nombres du Monde Naturel :
Ils sont le plus souvent nommés « nombres centrés hexagonaux D1 ». La traduction anglaise est dans ce cas plus explicite : «coordination sequence for hexagonal lattice».
« La constitution des êtres vivants comporte en effet des temps de vie réglés pour toute l’espèce, et chaque individu naît avec un temps de vie fixé par le destin, à part les accidents inévitables, car, dès la naissance de chacun, ses triangles sont constitués de manière à pouvoir tenir jusqu’à un certain temps, au-delà duquel personne ne peut prolonger sa vie. »
Platon ~ Le Timée
La matrice de l'Espace-Temps
Les nombres hexagonaux centrés forment le squelette numérique du symbole de la Fleur de Vie. On obtient ces nombres en additionnant les nombres de la série hexagonale :
« Quand il eut mélangé les deux premières avec la troisième et des trois fait un seul tout, il le divisa en autant de parties qu’il était convenable, chacune étant un mélange du Même, de l’Autre et de la troisième substance. »
Platon ~ Le TiméeEn additionnant ces nombres, on obtient les nombres cubiques, symbole de l'Espace et de la Matière :
- 1 = 1
- 8 = 1 + 7
- 27 = 1 + 7 + 19
- 64 = 1 + 7 + 19 + 37
- etc
La quatrième substance
La Fleur de Vie
« Tout acte, qui est de structure sénaire, émerge d’une ancienne suite de sénaires et en fonde une nouvelle. Ainsi l’unicité de tout “moment présent” ne peut-elle être évoquée que par une suite sphérique de TROIS sénaires correspondant respectivement à la vision, à l’action proprement dite et à l’art couronnant l’action et constituant une autre vision, ce triple sénaire représentant la structure la plus réduite et la plus générale de tout “quantum” de temps. »
Raymond Abellio ~ La Structure Absolue
En rendant opaques les 37 cercles qui composent la Fleur de Vie, on voit apparaître la figure du cube de 4 composé de 64 boulles dont 27 restent invisibles à l'arrière-plan. La figure de la Fleur de Vie est l'expression en 2D d'une figure de 3D (le cube).
« Lorsque la composition de l’âme fut achevée au gré de son auteur, il disposa au-dedans d’elle tout ce qui est corporel et il les ajusta ensemble en les liant centre à centre. »
Platon ~ Le Timée
« Donnons à la terre la forme cubique; car des quatre espèces la terre est la plus difficile à mouvoir et le plus tenace des corps, et ces qualités-là sont celles que doit particulièrement posséder le corps qui a les bases les plus stables. »
Platon ~ Le Timée